Ancien professeur à l'université de Vincennes (Paris VIII), Marie-Claire Ropars est née le 21 janvier 1936, à Lyon, où son père occupait la chaire d'antiquité classique à la faculté des lettres. Elle entre à l'Ecole normale supérieure de Sèvres en 1955, obtient l'agrégation de lettres classiques en 1958.
Commencée à Dakar, sa carrière continue à la Sorbonne, où elle est maître assistant au début des années 1960. Collaboratrice de la revue Esprit, elle tient en particulier la rubrique cinéma, qu'elle assure pendant dix ans. Elle figure parmi les fondateurs de l'université expérimentale de Vincennes (1968), où on la charge de créer le département cinéma.
Elle publie ses deux premiers livres, L'Ecran de la mémoire (Seuil, 1970), recueil d'articles et De la littérature au cinéma. Genèse d'une écriture (Armand Colin, 1970). Dans cet essai, au lieu d'envisager l'adaptation, elle établit des correspondances entre deux formes expressives et montre comment le cinéma, posant à la littérature le problème de la description, conduit certains écrivains à passer de la réflexion des choses au traitement des mots comme objets. Son enseignement pionnier de cinéma crée quelques remous dans le département, l'hostilité visant la femme et l'universitaire.
Marie-Claire Ropars choisit de retrouver l'enseignement et la recherche en littérature. Docteur en 1980, professeur en 1983, elle anime une revue, Hors Cadre, une collection d'essais esthétiques et un séminaire.
De 1988 à 2004, elle fut directrice des Presses universitaires de Vincennes qui, sous son impulsion, devinrent une des plus importantes "presses" d'université.
Elle publie successivement Ecraniques (Presses universitaires de Lille), où elle entreprend de cerner la notion de modernité, interrogeant des textes modernes par des films. Revisitant des films à partir de romans contemporains, elle développe la notion de simulacre, opération par laquelle le texte, littéraire ou filmique, énonce sa propre incapacité à montrer.
Puis L'Idée d'image (Presses universitaires de Vincennes, 1995), sur l'image comme double qui, en redoublant, montre l'impossibilité de reproduire et Ecrire l'espace (Presses universitaires de Vincennes, 2002).
Elle avait pris sa retraite en 2004, mais dirigeait encore, avec Pierre Sorlin et ses collègues de l'université Paris-VIII (Christian Doumet, Jacques Neefs), un séminaire très couru, dans les locaux de l'ENS, rue d'Ulm, sur "l'art sans sujet".
Francis Marmande et Pierre Sorlin ,
Extrait du Monde du 18 Février 2007